Lors d'un repas partagé avec la famille, j'entends parler dans la discussion que ce week end c'est le pélerinage de la vierge de Chapi. Elle est la figure protectrice de la région d'Arequipa. Un pélerinage qui apparemment attire des milliers de personnes et beaucoup de ferveur. Le Pérou est un pays très catholique où la "fé" (foie) guide une énorme communauté. C'est très différent de chez nous en France. Ainsi à Arequipa lorsque je rentre dans une église, il y a toujours des gens de tout âge entrain de prier. Je rencontre régulièrement des jeunes qui vont à la messe! Enfin c'est ainsi que je me suis retrouvée à dire que je ferai cette année le pélerinage de la vierge de Chapi.
J'ai trouvez un bel article à propos de ce pélerinage, il explique bien l'expérience,
"Partant de la ville d'Arequipa et traversant le désert, un immense pèlerinage se déroule chaque année jusqu'au sanctuaire de Chapi pour y vénérer l'image de la Vierge de la Purification, connue maintenant sous le nom de Virgen de Chapi. En 1790 le curé de Posci, Juan de Dios José Tamayo, essaya de transporter la petite statue dans un autre village mais il lui fut impossible de bouger car subitement elle devint excessivement lourde. Ce miracle se propagea dans toute la région et aujourd'hui les fidèles parcourent 45 km en 15 heures environ, marchant toute la nuit en s'appuyant sur de rustiques bâtons pour arriver jusqu'à cet endroit désertique situé à la 2420 m d'altitude. Avant le premier arrêt les nombreux pèlerins s'approvisionnent en pierres de différentes tailles qu'ils laisseront à Tres Cruces, au bord du chemin, pour former ce qu'on appelle les apachetas symbolisant la fatigue et les péchés que les fidèles laissent derrière eux. Ils referont la même chose à Alto de Hornilla puis à Siete Toldos, à 15 km du sanctuaire, formant avec les cierges une infinité de lumières qui scintillent dans l'obscurité de la nuit. Le jour suivant, à Chapi, la Vierge sort en procession sur des tapis de fleurs. À côté du sanctuaire, la nuit venue, se déroule un spectacle de feux d'artifice au cours duquel divers plats traditionnels sont proposés.
DATE: le 1er mai à Chapi (département d'Arequipa)."
En ce qui me concerne: je suis partie le samedi à 8h du matin et je suis arrivée le dimanche à 10 h. J'ai marché 19 heures le premier jour jusqu'à Tres Cruces, dormi 3 heures et remarché 2 heures jusqu'à chapi. La moitié du chemin n'est pas balisée, j'ai eu plusieurs fois peur de me perdre. Il faut alors essayer de suivre les groupes de pélerins ou leurs lumières. Parfois au milieu de nul part, une tente rustique se hisse où vous pouvez prendre un chocolat chaud ou manger un PAN CON HUEVO mais ces stops sont plutôt rares. Lorsque je suis arrivée à Tres Cruces après 19 heures de marche ( avec peut être un stop de 1 heure pour manger), j'ai cru halluciner. Il y a énormément de monde sur le dernier tronçon de route proche de Chapi car finalement la majorité des pélerins ne fait pas le chemin entièrement mais commence à 15-20 km du but. Ainsi même le dimanche à 4 heures du matin une ligne continue de lanterne se dessine sur des kilomètres dans la montagne. Pourtant j'aurai cru voir beaucoup moins de monde car il semblerait que la la majorité des gens veulent arriver le dimanche à Chapi avant minuit pour assister à la grande procession. A Tres Cruces, les pélerins déposent leurs roches et forment des petits domes avec des bougies ainsi je suis arrvée perchée sur la montagne entourée de centaines de bougies, ce fut magique! C'est à Tres Cruces que j'ai campé. j'ai repris le chemin 3 heures plus tard pour arriver à Chapi. La ville est située dans un endroit désertique au milieu d'une gorge asséchée , après Chapi la route s'arrête. j'ai rejoins des milliers de gens qui déposaient leurs prières et leurs cadeaux à la vierge. Il y a tellement de monde que la ville en profite pour organiser et improviser un marché géant où il est possible de se restaurer et d'acheter un souvenir comme une figure de la vierge ou le fameux pain de Chapi très apprécié dans la région.
Pour le retour, l'épopée continue! Trop de monde pas assez de routes et de moyens de transport, tout est complet et remplit. J'ai eu de la chance, un camion à vache ( vide) qui passe et crit "ARRREQQQUUUIPPPA", je cours on est plusieurs à avoir entendu le signal et on saute dans le camion. Je suis entourée alors de pélerins heureux d'avoir trouvé un transport pour rentrer chez eux malgré sa vétusté et son inconfort ainsi que des nombreux virages serrés de la route en lacées qui peuvent faire vraiment peur.
Enfin, je rentre épuisée mais heureuse avec dans mon sac une représentation de la vierge qui fera pour sûre plaisir à la famille avec qui je vis.
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Hugues (vendredi, 30 septembre 2016 22:43)
Mon week-end end à Yura sur les conseils de ce blog fut une superbe expérience, je le recommende ainsi que celui au Colca bien sûr